Malgré un nombre incessant d’intrusions informatiques et d’incidents de confidentialité (pour utiliser le vocable de la loi québécoise), l’employé canadien moyen demeure malheureusement peu enclin à trop s’en préoccuper. C’est du moins ce que je constate en pratique et en lisant des articles tels que celui-ci, paru plus tôt cette semaine.
L’étude récente dont parle l’article en question, mené auprès de Canadiens, révèle que plus du tiers des employés interrogés se disent peu ou pas inquiétés par les vols de données que pourrait subir l’organisation pour laquelle chacun d’eux travaille. Pire encore, un employé sur cinq serait convaincu ne pas être susceptible d’être même la cible à de cybercriminels pendant qu’il vaque à ses occupations professionnelles. Oh boy.
Au Québec (non ce n’est guère mieux!), plus du ¾ des employés interrogés ne comprennent pas trop pourquoi ils devraient se préoccuper de protection des données chez leur employeur, la plupart présumant qu’il s’agit là d’une affaire dont s’occupe le service des TI ou les affaires juridiques, sans que cela s’avère pertinent pour l’employé moyen. En fait, la même proportion de répondants québécois affirment même qu’ils n’ont reçu AUCUNE formation en matière de cybersécurité de la part de leur employeur : aucune, zip, zippo, nada. Et après cela, on se demande pourquoi la question de l’importance à accorder à la protection des données pose problème!
Avec l’arrivée de la nouvelle version de la loi québécoise en matière de protection des renseignements personnels, un changement de culture s’impose, incluant chez nos PME. Comme c’est souvent le cas, notre petite juridiction demeure perpétuellement à la remorque de juridictions comme l’Europe ou les États-Unis, la protection des données n’y faisant pas exception -semble-t-il. Remarquez bien, dans la mesure où même les dirigeants de la PME moyenne québécoise ne voient pas la pertinence de se compliquer la vie en se préoccupant de questions liées aux renseignements personnels, il s’avère peu surprenant que les employés s’avèrent aussi si peu enclins à vouloir y réfléchir ou s’en préoccuper. Les Vietnamiens ont une bonne expression qui s’applique ici (je paraphrase): une maison, ça coule (fuit) en commençant par le toit. Pensez-y!
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